Nous vous accusons de crime...
...commis en connaissance de cause, vous, les hommes politiques au pouvoir depuis 30 ans (y compris les socialistes, comme Jacques Delors et tant d’autres, qui essaient aujourd’hui de se faire passer pour des oies blanches sans responsabilités dans ce qui arrive, alors qu’ils ont participé activement à la construction de cet « anti-système » qui fait faillite aujourd’hui), « experts médiatiques » qui, monopolisant les plateaux, ont entonné la même chanson « libérale » (même si très opportunément, nombre d’entre eux, comme par exemple Jean Marc Sylvestre, essaient aujourd’hui de faire oublier leur passé de militant pro-libéral), journalistes dominants qui n’avaient pas fait votre métier (comme Arlette Chabot interviewant DSK sur la crise de 2008 en « oubliant » de lui demander s’il n’a pas participé à l’installation de ce « système » lorsqu’il défiscalisait les stock options des grands patrons).
La « crise financière » qui s’abat aujourd’hui sur les économies occidentales, et qui va se traduire très vite par une misère et une violence qu’on croyait d’un autre temps pour nombre d’habitants de nos pays, n’est pas une surprise illogique tombée du ciel. Elle était prévisible et elle a été prévue par des gens comme Frédéric Lordon (relire son article « en route pour la grande dépression…et si oui prenons le bâton », parue en 2009 je crois. Il est deux sortes d’économistes. Ceux qui ont intérêt à détruire leurs archives, et ceux qui peuvent les regarder en face et les revendiquer), Jacques Sapir, Paul Jorion, etc… qui ont annoncé, au moins depuis 2008 (et bien avant pour certains) , que ce « système » financier ne tenait pas debout et qu’il fallait le changer radicalement de A à Z pour qu’il ne nous emporte pas (sans parler de penseurs comme Keynes, etc..). Et même si vous aviez décidé d’ignorer ces chercheurs dérangeants par à priori idéologique imbécile, vous avez eu vingt fois la possibilité de vous apercevoir par vous même des méfaits graves que la libéralisation de la finance entraînait : éclatement des inégalités sociales comme jamais (chomage endémique, apparition de travailleurs pauvres en parrallèle avec la montée de rémunérations démantielles, dont les votres bien souvent, à l’autre bout de l’échelle), crises catastrophiques à répétition (L’Argentine, meilleur élève du F.M.I faisant faillite, crise des pays asiatiques, bulle internet, etc..). N’importe quel élève de CE1, se prenant de telles gifles au vu du chemin qu’il emprunte, comprendrait de lui même qu’il ne va pas dans la bonne direction.
Pendant toutes ces années, vous n’avez cessé (et vous ne cessez toujours pas d’ailleurs) de prêcher des « principes » (liberté des marchés, privatisation, flexibilisation du marché du travail, défiscalisation, mise en conccurence, compétitivité, etc…) qui sont des anti-principes de vie en société, des principes qui ont pour but de monter les citoyens des différents pays, des différents secteurs (privés contre public), des différentes entreprises, les uns contre les autres. Or, qui prône la compétitivité ou la concurrence prône le « bonheur » dans la capacité à tuer l’autre : je lui ferai la peau et donc je deviendrais heureux (mais c’est oublier que l’autre, tenant le même raisonnement, la vie devient vite un enfer). Tel est le principe du nouveau « civisme » que vous instaurez par le marché « libre », vraie droite décomplexée comme fausse gauche honteusement de droite : le bonheur dans la lutte de tous contre tous.
On se demande parfois d’en bas d’où nous vous parlons si vous avez au moins les capacités mentales d’un enfant du primaire, ou si, plus probablement, vous ne vous moquez pas ouvertement de nous depuis 30 ans (et d’ailleurs vous vous êtes moqué ouvertement de nous, droite et « gauche » réunie, quand vous avez vôté le traîté de Lisbonne, cause évidente, parmis d’autres, des problèmes actuels, alors que nous l’avions rejeté par référendum).
Ainsi dans l’affaire de la « dette » de l’Etat, comment ne vous est-il pas venu à l’esprit qu’en choisissant de financer celle-ci en allant chercher vos ressources sur les marchés financiers (alors que vous pourriez la financer par l’épargne nationale comme au Japon, ou alors plus simplement en ne tuant pas les recettes de l’Etat par la défiscalisation systématique des plus riches qui sont aussi d’ailleurs ceux qui ont les moyens d’acheter les titres de la dette d’Etat, et donc ceux qui bénéficient de cet immense détournement de richesse produite par les salariés que vous assassinez), vous vous mettiez inévitablement en position de faiblesse par rapport à ces ennemis jurés et avoués de l’Etat que sont ces mêmes marchés financiers ! Même dans les fables de La Fontaine, on ne trouve pas un mouton assez bête pour laisser entrer dans la bergerie un loup qui proclamerait aussi ouvertement son envie de dévorer les moutons. Il est donc bien évident que ce n’est pas par capacité mentale défaillante que vous avez choisi de couler l’Etat, mais bien par volonté déterminée de servir l’oligarchie à laquelle vous appartenez (une chose bien mise en évidence s’il en était besoin par les chercheurs Monique et Michel Pinçon Charlot). Le « libéralisme », qu’il soit avoué et revendiqué par la « droite décomplexée » ou défendu honteusement par une gauche honteusement libérale, est un crime contre les peuples. Et il va falloir créer le délit juridique de destruction de la vie en société par opinion libérale interposée. C’est la seule chose qui pourrait nous empêcher de passer à la colère par émeute comme dernier recours contre l’injustice ignoble qui nous frappe. (Lionel Goutelle, instit à Marseille)
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