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Publié par Goutelle Lionel

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Pourquoi les riches (et ceux aspirant à l’être) doivent voter François Hollande

 

 

     Nous les riches actuels, et ceux aspirant à le devenir, sommes aujourd’hui dans une position délicate, pour ne pas dire dangereuse. Le monde de la finance, dans lequel nous investissons nombre de nos profits, a littéralement failli faire exploser l’économie mondiale en 2008 et, par récession économique interposée, a provoqué une montée en puissance de la pauvreté et du chômage comme rarement on en a connu (Dieu merci la violence sociale n’est pas encore reconnue en justice !). Et ne nous fions pas aux apparences médiatiques: Au fond d’eux mêmes, nos pauvres ne sont pas dupes du discours qui consiste à essayer de leur faire croire que c’est par la faute d’un Etat social trop dispendieux qu’on en est là. Ils savent que cette mise en faillite de l’Etat a été sciemment recherchée depuis les années 80 par une politique intentionnelle de réduction drastique des recettes du budget de l’Etat (par la défiscalisation de nos rentes). Et la crise de 2008 n’aura été pour nous qu’une occasion en or d’accélérer le mouvement. Mais il faut bien le reconnaître pour avancer, ils sont loin d’être encore domestiqués comme nous le voudrions à l’idée que nous devons pouvoir satisfaire des besoins ultra-secondaires (pour ne pas dire tertiaires !) et destructeurs pour la planète quand eux même n’ont pas le minimum vital (rappelez vous l’effet ravageur qu’avait produit la diffusion dans l’émission « là bas si j’y suis » du reportage de cet infâme François Ruffin qui avait calculé en direct que le montant des défiscalisations de notre amie Bettancourt, qui ne payait même pas le pourcentage d’impôt payé par la majorité des français, correspondait à l’embauche de milliers d’infirmières !). Notre image est donc salement dégradée, et se pose donc pour nous la question de quelle stratégie adopter pour obtenir la résignation optimale de nos pauvres (voire l’accroître !) à ce que certains de leurs théoriciens appellent « l’injustice sociale ».

Alors bien sûr, en première apparence un peu superficielle, Nicolas Sarkzoy est notre candidat idéal. Il dit (à peine) implicitement « si vous obligez les riches à être civique et humains, ils partiront » (car il faut bien le reconnaître, le pseudo « raisonnement économique » de la« mondialisation inéluctable » est la version très mal euphémisée, et c’est bien là le problème, du geste du mafioso qui vous met un pistolet sur la tempe en disant « tu payes ou tu crèves ».). Pourtant, la sincérité de son côté « bling bling » est encore trop prématurée, et elle a desservi notre cause. Il faut bien le reconnaître. Nous sommes encore très mal vus en France et mal acceptés. Et sous le rapport de « l’acceptation optimale de l’injustice sociale » en période de crise, il se pourrait bien que Hollande soit notre meilleur ami par les temps qui courent. Pourquoi ?

Hollande offre d’abord cet avantage de faire semblant de s’en prendre à nous publiquement. Nombre de gens croient sincèrement qu’on va nous prendre 75% de notre fortune, alors que comme vous le savez il s’agit de la dernière tranche qui est imposé à ce taux, ce qui nous laisse, c’est un euphémisme, une large marge.

Ensuite et surtout, Hollande offre cette magnifique malhonnêteté (habituelle au PS depuis que Mitterand et Béréguovoy ont « libéré » non pas les pauvres -comme les anciens socialistes à la Jean Jaurès cherchaient à le faire- mais les riches et les marchés, financiers notamment) de pleurer publiquement sur les conséquences pourtant inévitables de L’Europe libérale telle qu’elle est constituée (chômage et délocalisation, baisse des salaires, destruction de l’Etat social , baisse des retraites, destruction des services publics, etc et etc..) tout en ne prenant aucun engagement sérieux et contrôlable sur la remise en cause du traité européen et des lois (comme l’interdiction faite à la Banque Centrale Européenne de financer directement les états pour mieux engraisser les banques privées) qui sont la cause directe de ces phénomènes . Bref, jouant sur la probabilité sociologique que les petites gens ne sont pas assez cultivés ou informés pour lire Lordon ou Serges Halimi que nos amis les médias « populaires » ont beau jeu d’ignorer ou de faire passer pour « extrémistes » (alors que pourtant ceux-ci citent souvent des gens théoriquement de « droite » pour montrer la possibilité des mesures qu’ils présentent : ainsi le général De Gaulle disant « jamais je n’accepterai que la politique de la France ne se fasse à la corbeille de la bourse » ou encore Roosevelt, imposant à 95% les riches de son pays et se montrant fier d’être haïs par des milieux comme les nôtres qu’il mettait au pas sans vergogne), il joue un double jeu évident qui, une fois élu, pourrait définitivement dresser nos pauvres à croire que rien n’est possible conte l’injustice sociale et la mondialisation. Avouez que c’est là une chance historique qu’il serait bien mal venu de ne pas saisir par pure rigidité idéologique. Allez les riches, et les futurs riches ! Un peu moins de narcissisme à court terme, mais un peu plus de concession apparente et de vraie intelligence à moyen terme. Et celà pour asseoir plus fermement notre règne dans les années à venir. Vive la France et vive Hollande, vive les riches et les futurs riches. L’avenir nous appartient.

 

 

 

 

 

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