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Publié par Goutelle Lionel

critique des médias : ça suffit !!!

L’insupportable et injuste critique des grands journalistes français.

Vous comprendrez aisément que je ne puisse révéler mon identité réelle, car, Bourdieu le répétait après Karl Kraus, « vendre la mèche » sur son propre milieu a toujours été (quel que soit le milieu d’ailleurs) un blasphème particulièrement impardonnable . Vous m’excuserez donc de prendre un pseudo particulièrement opaque pour me protéger d’une telle tempête ,prévisible (et souvent mortelle) pour celui qui ose s’engager sur ce chemin menant tout droit vers l’enfer ici bas.

Faisons donc comme si je m’appelais « vile calvitie » et comme si j’animais une émission que nous dénommerions « duper sans l’air ». Une émission dont le but (à peine) implicite serait de convaincre les français que les injustices sociales sont inscrites dans l’ordre naturel des choses, et qu’il est anormal et improductif de se révolter contre elles. Ou pour dire les choses beaucoup plus directement (Dieu qu’on manque de franchise dans ce monde !) qu’il est normal, quoi qu'on en pense (et je me fais fort dans les lignes suivantes de vous convaincre) que je sois payé quarante fois plus qu’un manœuvre qui doit accepter de mourir bien plus tôt que moi avec une retraite "modeste" (c'est une litote bien sûr). Mais venons en aux faits.
Une certaine pseudo « critique des médias », nonobstant les principes de la sociologie dont elle se réclame (j’y reviendrai) et caressant démagogiquement le peuple dans le sens du poil (si le peuple savait ce que c’est que la douleur de vivre sans poils sur la tête, croyez moi qu’il regarderait mon salaire avec un autre oeil), une certaine critique des médias donc, a largement popularisée une vision intéressée et démagogique des grands journalistes français : Nous serions surpayés, pratiquant, de par à la fois nos intérêts bien compris (nos patrons passés actuels ou futurs sont souvent de grands patrons français), mais aussi nos origine de classe (nous sommes souvent issus des mêmes milieux bourgeois et nous fréquentons les mêmes écoles), nous pratiquerions donc une information inconsciemment orientée et tronquée, quand ce n’est pas carrément et lucidement engagée à droite. Et pourtant, ce n’est là que le haut de l’iceberg. Raisonner ainsi, ce serait, si vous me permettez l’image, comme essayer de faire passer des implants grossiers pour de vrais cheveux.
Car tout cela n’est qu’apparences trompeuses bien évidemment. Et comme le disait si bien Pierre Bourdieu , « les apparences sont pour l’apparence », et la vraie science amène souvent à rapprocher ce que le sens commun séparait (par exemple, et quitte à choquer, les grands journalistes et le prolétariat ouvrier !) et à séparer ce qu’il regroupait (par exemple la haute bourgeoisie et les grands journalistes!).

En effet, à bien des égards, les hauts salaires des grands journalistes français sont l’arbre qui masque la forêt, l’implant qui masque la calvitie. Derrière leur sourire, leur bronzage, leur dents blanchies et refaites, se cachent souvent une douleur sans nom dont peu de professions connaissent l’équivalent, si ce n’est peut être justement le manœuvre avec son marteau piqueur !!
En effet, comment peut-il échapper à des observateurs (qui se croient fins ! ils sont vraiment pathétiques ces gens d’Acrimed) la pénibilité et la difficulté psychologique si particulière du métier « d’éditocrate » (ou encore de « prescripteur d’opinion ») comme ils nous qualifient parfois ?

Que savent-ils de la lassitude de veiller obsessionnellement à ce que l’organisation et la composition d’un plateau télé soit systématiquement défavorable à ceux qui pourraient faire entendre une musique différente ? Que savent-ils des dégâts psychologiques et de l’appauvrissement intellectuel occasionnés par la répétition inlassable d’arguments simplistes et faux répétés ad nauséum sur toute une vie (voyez par exemple les discours de Michel Godet sur 30 ans dans le documentaire« les nouveaux chiens de gardes ») ? Croient-ils qu’on sorte indemne psychologiquement du réflexe pavlovien que nous devons éternellement entretenir et réactiver en toutes occasions, et dont la formule génératrice pourrait être « surtout jamais de réaction intelligente » ? Qui n’entrevoit pas la douleur, pour ne pas dire l’auto agression obligée de ses propres capacités mentales, de tel intervieweur d’une grande radio privé, condamné à jouer le rôle de celui qui ne comprend rien au film de François Ruffin pour protéger son patron des questions dérangeantes (à peine) implicitement contenues dans celui-ci ? Messieurs les (mauvais) sociologues d’Acrimed et autres, vous a t’il échapper qu’on ne joue pas impunément l’idiot toute sa vie sans en payer le prix fort, à savoir risquer de le devenir réellement ? Contrairement donc à quelques apparences très superficielles (notre mode de vie, nos salaires, nos invitations aux dîners du siècle, nos relation avec l’oligarchie,etc…), et sociologiquement parlant, nous sommes beaucoup plus prêt du manœuvre condamné à s’auto-détruire avec son marteau pilon que du bourgeois de l’oligarchie. Mieux, nous sommes nous mêmes de véritables marteaux pilons, les marteaux pilons de la pensée de marché, le lumpen prolériat incarné ! Alors messieurs les faux sociologues d’Acrimed, du Monde Diplo et autre…..ÇA SUFFIT ! ON VOUS AURA PREVENU, ÇA SUFFIT !!! A bon entendeur, salut.

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