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Publié par Goutelle Lionel

 

 

« Il est facile de prendre de grands airs vertueux en disant : mais c’est scandaleux ! Utiliser les fonds publics pour financer des associations fictives! Des fonds qui en vérité vont dans les poches des leaders d’opinions des quartiers populaires marseillais (des leaders d’opinion qui en échange, s’engagent implicitement à faire vôter les gens de leur  quartier pour le Parti Socialiste). Bref, pour le dire sans détour, il peut paraître à priori scandaleux qu’une représentante du Parti Socialiste comme moi se résigne à « acheter » plus ou moins ouvertement les votes des quartiers populaires, à faire du « clientélisme ». Mais franchement, entre nous, comment faire autrement ? comment faire autrement lorsque la ligne politique du P.S depuis 35 ans a consisté à participer activement à la baisse des împôts (Fabius), à la casse des services publiques (Jospin), à la libéralisation des marchés financiers (Bérégovoy), etc, etc…? Autant de réformes qui, il faut bien le reconnaître, ont été des meurtres (très mal) euphémisés des classes populaires, de ces quartiers populaires. Aujourd’hui, qu’on le reconnaisse ou pas, on ne peut plus faire vôter les classes populaires de notre pays par intérêt bien compris pour la politique de la gauche. Pour  eux, sur les grandes questions essentielles comme la justice sociale et le partage des richesses, nous avons trahi. Les résultats de notre gestion du pays (comparés à ceux de la droite) sont au mieux négligeables, au pire catastrophiques . Et ça ne va pas s’arranger avec l’acceptation par Hollande d’obéir aux injonctions de la « gouvernance européenne », et cela alors que ces quartiers sont dans une merde incroyable. Dès lors, je vous pose la question : comment amener ces quartiers à voter pour nous, si ce n’est pas par l’objectivité de nos résultats sur le plan de la justice sociale ? Acheter ces votes était devenu quasiment un choix obligatoire pour donner l’illusion que les quartiers populaires votaient d’eux même pour nous. Et puis après tout, ces sommes ne sont-elles pas une forme de  compensation morale de notre part pour nous faire pardonner notre  résignation à ne plus rien faire de sérieux contre l’injustice sociale qui les frappe ?. Vous le savez comme moi, le P.S sous Miterrand a promu non pas la liberté des opprimés, mais la liberté des marchés, des « gagnants » comme  il a osé le dire (comme si les « gagnants » devaient être libérés !) . Je n’ai fait que tirer les conclusions logiques qui s’imposaient d’une telle « évolution » de mon parti. Qu’on le veuille ou non, mon attitude était la seule manière  de garder un tant soi peu les électeurs des quartiers populaires au Parti Socialiste ». Voilà un point de vue que les apparatchiks du Parti Socialiste se sont bien gardé de « populariser ». On comprend pourquoi. La honte n’est peut être pas forcément là où on la croit. Ou du moins, pas entièrement…..

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