Le Foll, un homme qui porte bien son nom !
Ce qu'a fait semblant de ne pas comprendre monsieur Stéphane Le Foll, lors de son passage sur France Inter le 10 août 2017.
Ce matin, sur France Inter, monsieur Stéphane Le Foll (ancien ministre et toujours ami de Mr Hollande) confronté aux questions à la fois du journaliste (qui l'interpelle sur ce qu'il y aurait eu de gauche dans l'action du gouvernement Hollande) et d'un auditeur (qui émet aussi de sérieux doutes et en fait la cause de l'évolution des électeurs pour se débarasser du PS) se défend ainsi: Il fait d'abord allusion à quelques réformes qui auraient été de gauche (par exemple le compte pénibilité concernant la retraite, ou encore le fait d'imposer le capital au même niveau que l'impôt sur le travail, des réformes que l'actuel gouvernement Macron, plus à droite, remettrait en cause). Puis il fera appel à un autre argument particulièrement vicieux. Les réformes de Hollande concernant par exemple le pacte de compétitivité (mais aussi la loi travail?) étaient absolument nécessaires, car il fallait restaurer «la compétitivité de l'économie française». Si le premier argument concernant les réformes de gauche de ce gouvernement est facilement contestable (elles ont été une goutte d'eau dans un océan de réformes libérales et ne font pas le poids), le second semble, au moins d'apparence, moins contestable. En effet, la France est une économie en concurrence avec d'autres, et si (un «si» très important et stratégique à vrai dire) on accepte de rester dans une économie «ouverte» et en acceptant la concurrence «libre et non faussée» (ce qui veut dire très faussée en vérité, car elle donne automatiquement l'avantage à ceux qui pratiquent des standards sociaux et environnementaux très bas: à preuve les délocalisations), il en découle automatiquement qu'il faut jouer le jeu de ceux qui veulent gagner des parts de marché en Europe et dans le monde en baissant le coût des produits. Ce qui, quoi qu'il en dise (l'expérience de 30 ans de libéralisme en avancée constante le prouve), veut dire quasi mécaniquement en bout de chaîne des salariés maltraités qui travaillent plus pour être payés moins, et acceptent à nouveau d'être plus «flexibles» et payés moins, et etc..(comme ils l'ont déjà fait hier et devront le refaire demain si on reste dans cette logique infernale)
Pour ce «socialiste» (qui a quand même conscience qu'il faut changer de nom: je lui propose «résignateur à la violence sociale tombée du ciel»), il y a «la réalité», et on ne lutte pas contre la réalité. On l'adoucit à la marge à la rigueur, mais globalement on s'y plie, sinon on meurt. C'est oublier un peu vite, ou chercher à faire oublier plutôt, que cette «réalité» n'a pas eu toujours la même réalité. Il fût un temps où de droite comme de gauche (par exemple le général De Gaulle lui même qui déclarait «jamais la politique de la France ne se fera à la corbeille (la bourse)», les hommes politiques avaient bâti des lois telles (entre autre exemple l'Etat qui finançait ses emprunts par un circuit propre par le trésor public: Voir l'ouvrage de Benjamin Lemoine «l'ordre de la dette») que ce n'était pas les marchés qui imposaient leur «loi» aux états, mais les états qui faisaient la loi aux marchés ( cf le glass steagle act) Alors que s'est-il passé entre temps pour qu'on en soit là aujourd'hui? Et bien nous payons le lent détricotage (dans lequel les pseudos «socialistes» ont peu être une part majeure, notamment avec l'action gravissime de Beregovoy concernant la «libération» des marchés financiers à défaut de «libérer» les citoyens.) de la puissance de l'état dans le domaine économique opérée entre autres par monsieur Le Foll et ses amis quand ils sont passés au gouvernement. Et il faut être sacrément gonflé (et monsieur Le Foll doit redouter le temps où la «moralisation politique» ira jusqu'à l'interdiction de prendre les citoyens pour des cons) pour avoir mis tout son art à bâtir une situation impossible, et se présenter ensuite comme n'ayant pas d'autre choix que de la subir! Monsieur le Foll porte bien son nom. A l'image des apparatchiks autistes du PS et de toutes les fausses gauches européennes qui fuient la réalité de leur inutilité, comment se débarrasse-t-il du désaveu des électeurs du PS et s'enferme-t-il dans sa déraison qu'il compte bien imposer contre vents et marais? «Sans doutes nous sommes nous mal expliquer». Bref, les électeurs sont cons et il doit bien y avoir une manière douce pour leur faire avaler cette pilule de la loi des marchés à jamais incontestable et naturelle à subir à vitam aeternam. Une autre idée pour changer de nom peut être ? le Nouveau Parti Autiste.