Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pages

Catégories

Publié par Goutelle Lionel

Patrick Cohen : flagrant délit de malhonnêteté intéressée !



Dans l’émission « C’est à vous » du lundi 24 mars, pour « prouver » l’antisémtisme d’une partie des français (25%) et d’une grande partie des musulmans (40%), vous vous appuyez sur les réponses que ces « catégories » -au demeurant plus vague qu’il n’y paraît (1)- donnent dans un sondage à la question suivante  : « Est-il justifié de s’en prendre à des juifs en raison de leur soutien à Israël ? » (voir photo).

Comment peut-il vous échapper que cette question est particulièrement mal posée, illogique et, n’hésitons pas à le dire vicieuse tant, telle qu’elle est posée, elle rend très claire le résultat auquel on veut arriver, à savoir que ceux qui y répondent « oui » seraient obligatoirement antisémite. ?

 

Etant moi même engagé dans la pseudo « cause palestinienne » (car il s’agit plutôt de la cause d’un droit international à géométrie non variable, qu’on soit ukrénien ou palestinien ou autres), à tout prendre, j’aurais peut être en tant que catégorisé « français » répondu « oui » à cette question, mais avec un malaise évident que je vais tenter d’explorer ci dessous (d’ailleurs, il y a fort à parier que nombre de personnes interrogées, pressentant ce qu’on veut leur faire dire lourdement à leur insu, y aient répondu non, alors que dans les faits, elles « s’en prendront aux juifs » comme le dit là encore, dans le choix de mots orientés et accusateurs, ce pseudo « sondage » : (2) ).
 

Je n’ai pas pour habitude lorsque je « m’en prends » (sic) à quelqu’un défendant Israël (ou plutôt répétons le : un état désobéissant au droit international depuis plus de cinquante ans, ayant fait des milliers de morts chez un peuple qu’il violente et colonise illégalement . C’est un fait juridiquement reconnu) je n’ai donc pas pour habitude de me soucier de savoir si ce défenseur d’un état délinquant est juif ou pas, quel est sa nationalité, sa religion, son orientation sexuelle, ou tout autre caractéristique de sa personnalité. Je suis indifférent à tout cela quand j’argumente.
Je défends un principe, et peu importe si j’ai à faire à des juifs ou des non juifs dans la bataille des opinions que je mène (et je trouve très malhonnête de chercher à insinuer -ce que fait cette question- qu’en vérité à travers ce combat, je serai une sorte de chasseur de la nationalité ou de la religion de mon interlocuteur et que je me comporterai de façon différente en conséquence. Dans cette question Israël Palestine, tous mes interlocuteurs niant le droit international pleinement reconnu depuis 1948 sont mes « ennemis », juifs ou pas juifs, une chose qui, contrairement à vous, m’indiffère complètement (c’est vous qui essayez à tout prix d’en faire mon obsession : j’ai peut être des amis juifs sans le savoir, et si j’apprenais qu’ils sont juifs, ils pourraient témoigné que mon discours ne varie pas en fonction de ma connaissance de leur nationalité ou de leur religion. Celà m’indiffère..
Conclusion évidente : il n’y a pas forcément d’antisémitisme dans la réponse oui à cette question, qu’on soit « français » ou « musulman » ou les deux à la fois d’ailleurs (cette façon de dessiner les opinions en dit long sur les catégories mentales de nos « sondeurs » et de leurs suiveurs) et il est particulièrement malhonnête de poser la question ainsi pour en faire une preuve de l’antisémitisme d’une grande fraction (un quart) de la population française.

On sait depuis Bourdieu que bien des façons d’interroger les gens sont des façons de les manipuler à leur insu. Et par exemple si la question avait ainsi été posée, il y a fort à parier qu’on aurait des réponses bien différentes.
« Trouvez vous normal de s’en prendre, et de quelle manière, à toute personne défendant un état qui désobéit au droit international, et parfois depuis plus de cinquante ans » ?

notes.

(1) que fait ce classement intéressé à une dochotomie tranchée des musulmans français ? Sont-ils non français ? Et n’y aurait-il pas dans ces franaçais des juifs (comme l’organisation juive française pour la paix) qui « s’en prennent » à d’autres juifs défendant Israël ? Sont -ils antisémites dès lors ?

(2) : ce vocabulaire (« s’en prendre ») est particulièrement ambigü et vague il tend à mettre sur le même plan un opposant à Israël argumentant (par le droit international, l’histoire, le comptage des morts, les cartes et les frontières théoriques des territoires palestiniens, etc...) et un aggresseur d’un rabin dans la rue auquel la première personne serait indifférente et prendrait même sa défense physique bien sûr.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article