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Publié par Goutelle Lionel

         
Malgré les apparences, ce que vous allez lire dans les lignes suivantes n’est pas un faux « particulièrement pervers » du « citoyen déchaîné » (comme me l’avait  dit une fois un de mes lecteurs à propos de ma  nouvelle pourtant si d'actualité aujourd'hui  « quand les enfoirés portent si bien leur nom »), mais une vraie information dont vous pouvez aisément vérifié la véracité par vous même, en revisionnant, si vous ne l’avez pas déjà fait, l’émission « envoyé spécial » sur France deux en date du jeudi 9 octobre 2008 consacrée à la crise financière. A la fin du reportage consacré à celle-ci, on y apprend en effet qu’un employé d’une banque française connue et âgé grosso modo de cinquante cinq ans (si mes souvenirs sont bons), marié deux enfants, et heureux en ménage, s’est suicidé, suite à son licenciement pour « honnêteté trop prononcée » (même si bien évidemment le motif de son licenciement n’était pas formulé ainsi. Ces choses là ne se disent pas aussi franchement)  !!! En effet celui-ci, oeuvrant dans l’intérêt réel de ses clients , mais voulant aussi continuer à pouvoir se regarder dans la glace en restant honnête alors que la crise financière et ses ravages s’annonçait, ne jouait pas le jeu attendu du « commercial  traditionnel » qui force en douce la main de ses clients pour leur fourguer des produits financiers « risqués » (et souvent malhonnêtes : qu’est-ce qu’un « produit financier très rentable », sinon un  capital qu’on arrive à investir dans des secteurs ou des entreprises où l’on presse anormalement les salariés comme des citrons?). La femme de celui-ci, aidé par le syndicat de la boîte, très malheureuse  bien évidemment, a voulu porté plainte contre la direction de la banque. Plainte refusée ! Bref disons le clairement : la justice française par ce refus de plainte, vient à contrario officiellement de légaliser la malhonnêteté comme un comportement normal et quasiment obligatoire dans le monde des banques tel qu’il est aujourd’hui ! et cela à une heure ou pourtant les conséquences criminelles de cette malhonnêteté généralisée des banques s’étalent partout sur les écrans !   Rire , assez jaune je le concède, pour ne pas dire pleurs de rage et de tristesse. C’est là un événement fou qui aurait du provoquer un tollé et une colère générale : l’honnêteté rejetée, et donc la malhonnêteté officiellement légalisée  implicitement  et à demi mots!!! Et qui pourtant ne provoque quasiment rien, révélant un peu plus à contrario l’état d’accoutumance de nos cerveaux aux choses les plus folles de ce monde s’il en était encore besoin.
Mais à y réfléchir à deux fois, cela n’était-il pas prévisible ? ce refus de rendre justice à un homme esseulé qui avait pour seul tort de vouloir rester naïvement humain et honnête au milieu d’un monde de requins -un crime devenu aujourd’hui manifestement impardonnable-  n’était-il pas quasiment obligatoire, sauf à  révolutionner de fond en comble les mœurs du monde de la finance ? En effet que se serait-il logiquement et surtout implacablement passé si la décision inverse avait été prise, à savoir incriminer la pression anormale de la direction de cette banque en particulier sur ses commerciaux pour qu’il fasse du chiffre à tout prix, quitte à y laisser leur peau et à rouler leurs clients ?. La réponse va de soi. Si on avait reconnu à cet employé en particulier un quasi-droit privé  de se comporter honnêtement dans son coin sans obliger simultanément tous les autres commerciaux de cette banque, mais aussi tous les autres commerciaux des autres banques françaises, et même, à une heure ou la finance est mondialisée, tous les autres commerciaux de toutes les autres banques mondiales à se comporter ainsi (et de fil en aiguille, tous les acteurs du monde de la finance qu’il faudrait obliger à être habités par le même principe d’honnêteté  pour qu’il soit efficace, et en particulier, ceux qui sont dans les positions les plus stratégiques), il aurait immanquablement mis en danger la « compétitivité »  et « l’attractivité » de sa banque en face de ses concurrentes. Pourquoi ? Parce qu’une fois la « liberté » des marchés financiers délivrée par nos gouvernants ( un principe qui veut dire « droit de déconner » et qui est bien sûr logiquement incontrôlable une fois accordé) et la « concurrence » (anti-principe de vie en société, on ne le répètera jamais assez) officialisée par les mêmes dans le monde des banques, cette concurrence a de fortes chance de donner  la « victoire »  et les parts de marchés à la plus malhonnête, c’est à dire celle qui promet le plus haut rendement à ses clients, et prend donc le plus de risques, quitte à mentir (le monde de la finance et du commerce n’est-il pas le monde de la duplicité et de l’euphémisme par excellence ?). La concurrence pour la captation de clients provoque fatalement une inflation du risque et du mensonge qui va avec. La liberté des marchés et la concurrence poussent invariablement au crime et à la malhonnêteté, d’ou le côté structurel des crises financières et des arnaques de clients par les banques. Bref, la finance libéralisée ne peut pas ne pas aboutir à la malhonnêteté. Et reconnaître à un petit employé la possibilité et le droit de se comporter honnêtement dans son petit coin, c’était ou condamner sa banque à péricliter, ou remettre en cause tout le système du monde de la finance et reconnaître que le capitalisme est forcément synonyme de malhonnêteté. La justice vient d’avouer officiellement qu’elle ne peut pas exister dans un monde ou le « marché libre »  existe et fait la loi. La loi du plus malhonnête.

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