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Publié par Goutelle Lionel

Je ne peux m’empêcher de prendre la plume tant votre culot et votre art de la malhonnêteté imposée en force (au nom de l’honnêteté !) me sidère chaque jour un peu plus (ainsi que la non réaction de vos " adversaires " théoriques d’ailleurs. Ce qui prouve combien les habitants de ce pays sont mûrs pour un régime autoritaire dont on peut dire qu’il est déjà présent dans les esprits, à la manière d’un fruit mûr qui ne demande qu’à tomber). J’en donnerai un exemple particulièrement criant qui me concerne de prêt, moi qui vit surtout de revenus financiers. C’est à dire, pour être d’une franchise quasiment hors la loi aujourd’hui, moi qui vit sur l’exploitation des salariés des entreprises dans lesquels sont " investis " mes " actions ". D’ailleurs, vous qui êtes un virtuose si délicat du mensonge, vous noterez combien " actionnaire " est un mot particulièrement fallacieux, car s’il est une chose que n’est pas l’actionnaire, c’est justement celui qui " agit " dans le processus de création de la richesse matérielle. Bien au contraire, son " travail " est tout entier psychologique si j’ose dire, et consiste à faire régner parmi ceux qui agissent et créent la valeur, en l’occurrence les salariés, qu’il tient dans sa main comme jamais dans l’histoire –je vous engage à lire Frédéric Lordon sur le style de " société (in ) humaine " induite par le capitalisme patrimonial- le terrorisme de la peur de l’investisseur qui risque à tout moment de se retirer de l’entreprise, un travail psychologique particulièrement lourd et ingrat pour celui qui s’y livre (et d’ailleurs il n’a pas le choix. Car s’il décidait de se comporter humainement dans un monde dans lequel la loi instituée est l’inhumanité, la valeur de ses actions -et donc son niveau de vie- chuteraient irrémédiablement. Pour changer cet intérêt à se comporter inhumainement, il faudrait s’attaquer non pas à son immoralité, mais aux structures et aux lois des marchés financiers qui l’induisent " naturellement ") Et je ne serai pas étonné qu’on découvre un de ces jour que les actionnaires rentiers meurent plus tôt que les autres tant leur métier est psychologiquement inhumain. Et promis je m’y engage, un jour nous obtiendrons de la part de la sécurité sociale la reconnaissance –et surtout le remboursement- de la spécificité des maladies dues au stress induit par le rôle de celui qui doit faire régner la peur parmi les salariés pour faire " de bonnes affaires ". Mais revenons à vous.

Ainsi pour justifier une mesure (la suppression des droits de succession) qui a pour résultat incontestable d’accroître les inégalités sociales (puisque les inégalités de patrimoine sont parmi les plus grandes, pour ne pas dire les plus décisives), vous invoquez " le droit des français à posséder un patrimoine " ( ! ! !). Rire, de l’art d’appeler la volaille à venir elle-même se faire plumer. Ainsi moi qui étais si nul scolairement parlant (comme vous si ma mémoire est bonne) et qui ai dû faire semblant de faire des études (en m’achetant un de ces faux diplômes à la con que délivre les écoles dites " supérieures " de commerce en France) moi qui suis tellement nul que je délègue la gestion de mon patrimoine et des mes affaires à des spécialistes qui prennent pour moi les décisions " stratégiques " (c’est à dire que même ce faux travail qui consiste à " investir " sur les bonnes entreprises qui pourront faire du pognon à l’œil et de loin -car qu’est-ce d’autre que passer son temps à " surveiller le marché " pour investir sur les opportunités- je ne suis pas capable de le faire ) , moi dont j’étais convaincu que mon temps était venu tant ma situation était indécente d’injustice, voilà que vous venez m’offrir sur un plateau les conditions institutionnelles de ma survie éternelle. Car si je résume l’effet logique inéluctable de votre loi (si en politique, on exigeait une honnêteté logique minimale, pour la plupart vous n’auriez plus droit à la parole) : je suis branleur, mais j’hérite d’un patrimoine qui peut tourner tout seul, je n’ai aucun souci à me faire (et mes descendants aussi : pensez au baron Seillère, personnalité fade qui hérite d’un empire indécent, qui mets une grande partie de celui-ci en faillite mais que l’état –c’est à dire les impôts !- renfloue, qui le rachète pour une bouchée de pain, et qui vient nous parler de " goût du risque " ! Elle est pas belle la vie des rentiers ?). Je suis salarié, je travaille comme un fou, mais je ne suis pas sûr que les fruits de mon travail me reviendront, puisqu’ils vont justement nourrir de plus en plus les profits de ces " actionnaires " qui écument le monde pour trouver des salariés à plumer. Mais le pire, c’est que ce monde est devenu si désespérant de malhonnêteté et de désespoir (pensez au réchauffement climatique, à l’exploitation sociale qui se porte mieux que jamais) que votre proposition risque d’avoir du succès. Car les habitants de ce pays, devant les exemples réitérés et constants de malhonnêteté que leur donnent souvent les dirigeants de ce pays eux-mêmes (bien sûr il y a les exemples de malhonnêteté ouverte et payés si peu chers lorsqu’on les compare notamment à la petite délinquance, mais il faudrait surtout voir de prêt tous ces exemples de malhonnêteté masqués par mécanisme économique soi-disant anonyme, telle que la part de leurs revenus dus à des " revenus de prédation légaux " comme les " portefeuilles d’actions " la part de leur retraites dus à des cotisations à des " fonds de pensions  ",etc, autant de revenus acquis par exploitation et violence sur autrui, autrui fut-il loin de nos yeux et à l’autre bout du monde) mais aussi devant l’évolution " forcée " qu’on impose à leurs comportements (comme lorsqu’on rend les revenus de la retraite par répartition si bas que le recours à un fond privé est quasiment obligatoire), risquent de miser de plus en plus sur le fait d’avoir une chance d’être plutôt le prédateur que la proie….Votre raisonnement implicite (parce que vous ne pourrez jamais avoir l’honnêteté de l’expliciter ; il heurterait trop par sa sincérité cynique) que malheureusement de plus en plus de monde " entend " (mais plus par fatalisme que par choix, puisque droite et " gauche " s’accordent pour supprimer un autre choix que celui d’une société sous l’emprise des marchés) c’est " la démocratie ce n’est plus de supprimer la position du prédateur, mais de démocratiser l’accès à la position du prédateur " (ce raisonnement est particulièrement clair dans le choix de la suppression de la carte scolaire par exemple)….Mais méfiez vous quand même. D’une part, parce que il reste peut-être un fond de morale chez certains. Mais aussi, parce qu’une fois explorée cette tentative de faire fortune seul, la majorité (forcément flouée) risque de demander plus tard des comptes sur les hommes politiques qui ont pris des décisions dont il était clair qu’on pouvait anticiper logiquement qu’elles allaient mettre la majorité dans une situation impossible au profit d’une minorité ….A bon entendeur, salut.

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