En (relative) défense de Cahuzac
Le 2 avr. 2013 à 20:06, lionel goutelle a écrit :
Comme d'habitude, les habituels chiens (dont les plus féroces seront peut être ses ex "amis" de parti et de gouvernement: ils ont en effet un intêret vital à essayer de faire croire que la malhonnêteté de Cahuzac, comme celles de Guerini à Marseille, comme celle de cette fédération entièrement corrompue dans le nord, comme celle de feu Georges Fresh à Montpellier, comme celle-dans un autre style certes- de Sylvie Andrieux à Marseille, etc, et malheureusement etc, est accidentelle) vont crier au "Corrompu", au "menteur", au "salopard"etc....Et, après les "aveux" de Cahuzac (peut on d'ailleurs appeler "aveu" un revirement stratégique obligé? il a essayé de mentir jusqu'au dernier moment, et il ne fait des aveux que parce qu'il se sait découvert. Il n'y a pas de grandeur d'âme dans ce geste. Il essaye simplement de sauver in extrémis les meubles), ils auront là une partie facile et d'avance gagnante tant ils vont conforter tous ceux qui aiment voir le monde comme le présente un mauvais feuilleton américain des années soixantes dix: les bons d'un côtés et les méchants de l'autre . Pourtant à y regarder de prêt, qui peut jurer qu'à la place de Cahuzac (si tant est que l'on puisse s'identifier à un chirurgien s'étant enrichi dans les implants capillaires) il n'aurait pas fini comme lui? Le simple rappel du nombre "d'affaires" sus citée (et non exhaustif) devrait déjà lui mettre la puce à l'oreille: la malhonnêteté peut s"épanouir aussi bien dans le parti socialiste que dans n'importe quel autre parti politique français. Et malgré les apparences superficielles, cela est largement compréhensible. Dans un parti politique passé en une centaine d'années du patronage moral de Jean Jaurès (dont on supprime aujourd'hui, à la manière des historiens staliniens, les drapeaux rouges derrière lui lorsqu'on fait semblant de le revendiquer) aux félicitations du Wall street Journal (à Jospin pour ses privatisations) ou aux "encouragements" de l'agence de notation standard and Poor's pour ses "progrès" dans la "bonne voie" (c'est à dire celle des intérêts des financiers), dans un parti politique qui a théorisé l'abandon des classes populaires (pourtant son électorat naturel à priori), dans un parti qui s'embourgeoise et se notabilise de plus en plus tout en faisant comprendre aux ex militants ouvriers que leurs manières sont mal venues (on se rappelle de Jospin ayant bani le mot "ouvrier" dans sa campagne électorale), etc, etc (lire à ce propos les analyses particulièrement éclairantes de Rémi Lefebvre), on ne voit pas très bien pourquoi des hommes aimant l'argent ou le pouvoir (ou les deux à la fois) se trouveraient déplacés dans un tel endroit (on se rappelle aussi Bourdieu citant un de ces disciples lui ayant confier que si Ségolène Royale avait choisi le PS plutôt que la droite, c'était non pas parce que ses valeurs le lui dictaient, mais parce que les femmes y faisaient plus facilement carrière!). Le Parti Socialiste est pour les dominants d'aujourd'hui (sans parler de sa politique économique qui a dors et déjà détruit plus qu'une droite qui se croyait décomplexée) un parti au service des "élites", qui certes mène la lutte des classes, mais (!!!) quasiment à l'envers de ses valeurs initiales, contre les classes dominés qu'il écrase (à travers sa politique d'austérité par exemple, véritable meurtre en connaissance de cause par mauvais alibi économique interposé, et sans parler de sa politique "sécuritaire", qui n'a rien à envier à celle de Sarkozy). Ce n'est pas spécialement Cahuzac qu'il faut détruire, mais bien plutôt le Parti Socialiste comme faux parti de gauche.
à titre de preuve :
http://www.marianne.net/Ce-que-tout-le-monde-pouvait-au-moins-savoir-Cahuzac-n-etait-pas-de-gauche-_a227904.html
Mais le Parti Socialvice est-il encore de gauche?