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Publié par Goutelle Lionel

LANTERNER LES VESSIES POUR "DÉFENDRE"  ISRAËL?

Israël : Dévoyer l’histoire et le sens des mots pour défendre l’indéfendable?

On savait que la « défense » du massacre des palestiniens (dé-nommé euphémistiquement « droit d’Israël à se défendre » ) obligeait à ignorer sciemment l’histoire du conflit israélo-palestinien et la colonisation qui en a suivit (qui commence au moins en 1948 avec l’expulsion et la déportation de sept cent milles à huit cent mille personnes  (!!!), se poursuit avec les conquêtes de territoires officiellement palestiniens de part le droit international (!!!) en 1967, l’expension illégale des colonies (!!!) , le piétinement des négociations d’Oslo (!!!), le soutien de Netanyahu au Hamas, c’est à dire à la frange la plus radicalisée de la cause palestinienne (!!!), des massacres de civils palestiniens hors de proportion avec les « agressions » subies (!!!), etc, et malheuresement etc.…)
Dans ce vieux conflit , on ne peut pas ne pas se poser la question de qui fabrique le plus efficacement les «agressions terroristes » ? Le seul fanatisme religieux serait bien désarmé et minoritaire s’il ne recevait pas le formidable appui de l’inhumanité et de l’imbécilité, réelle ou feinte, de son pseudo « adversaire » israélien lorsque celui-ci, depuis des décennies, bouche sciemment toutes les portes de sortie légales au problème, poursuit la colonisation, et encourage les radicalisés plutôt que les modérés. Combien de palestiniens tranquilles à l’origine renvoyés vers la résistance armée et radicalisée par la violence de l’occupation ? En bonne justice, et ce n’est pas du tout le cas aujourd’hui où l’on se contente d’incriminer l’acte et « l’acteur » final, le fabriquant politique du terrorisme « en amont » devrait être inculpé au moins, sinon plus, que celui qui, souvent désespéré et acculé, passe « en aval » à l’acte (qui de nous peut jurer qu’il ne serait pas tenté par le « terrorisme » s’il vivait à Gaza et aurait vu sa famille massacrée par l’occupant ? Ni moi ni vous assurément). Un acte foncièrement téléguidé par son adversaire qui l’enferme en enfer (cf Gaza, « prison à ciel ouvert ». Rappelons que Simone Weil elle même, qui avait pourtant connu l’enfer des camps de concentration nazis, s’était dite en 1994, si ma mémoire est bonne dans un reportage de FR3, « troublée » par la situation qu’elle avait vu à Gaza, une situation qui visiblement n’a fait qu’empirer depuis ) et le « chauffe » sciemment pour présenter en retour sa réponse violente et disproportionnée, comme légitime, une réaction dont on ne peut pas ne pas savoir qu’elle fera logiquement monter la haine en retour (ps : les contrôles et les humiliations interminables aux check points, les snippers israéliens faisant des « cartons » sur les jambes d’une manifestation, les mensonges de l’armée israélienne qui liquide les journalistes qui lui déplaisent, etc, et etc ...malheureusement). Il faudra bien qu’un jour les historiens et les juristes remettent tout cela dans l’ordre logique et chrono-logique, une chose interdite aujourd’hui visiblement par la terreur qu’on fait peser sur ceux qui s’y aventurent en les qualifiant mensongèrement, comme parmi tant d’autres Judith Butler ou Alain Gresh en ont fait l’expérience, de complices du Hamas et d’antisémites. Des qualificatifs ayant pour but de terroriser toute mise en perspective historique et toute relation de cause à effet.
Cette injustice qui crève les yeux et qui consiste à chercher à faire passer pour normal et en force le principe du« un poids, deux mesures » qu’Israel veut s’appliquer (dans l’absolution de ses crimes) et veut appliquer au peuple palestinien (dans le déni de ses droits et dans la non reconnaissance de la violence qui lui est faite. cf la comparaison interdite avec la guerre en Ukraine et le un poids deux mesures dans l’application du droit international défendu militairement dans un cas, ignoré dans l’autre) est aujourd’hui largement ressentie comme insupportable et innaceptable à juste titre dans le monde (cf les réactions diplomatiques de l’Afrique du Sud qui a connu l’appartheid, du Brésil de Lulla, etc...).
Pourtant, il existe encore, et spécialement en France dans les médias dominants et chez la majorité des hommes politiques (surtout de droite ou de « gauche  molle ») , des îlots manifestes de résistance à ce sens élémentaire d’une justice égale pour tout le monde et d’une honnêté « primaire » (cf Acrimed, Le Monde Diplo, Arrêts sur images et tant d’autres média ont largement documenter cette façon malhonnête « d’expliquer » au citoyen le problème en évacuant l’histoire et la logique, y compris dans des émissions réputées sérieuses comme « c’est ce soir »).
Ainsi pouvait-on entendre sur France Inter (de mémoire mercredi 21 mai 2024) un journaliste reprenant les propos d’un personnalité importante (dont j’ai oublié le nom) qui commentait ainsi le désir du procureur de la CPI d’inculper Netanyahu comme les chefs du Hamas (pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ») dire : On ne peut pas comparer le Hamas et ses crimes de masse et la réaction défensive d’Israël qui en a suivi (toujours en deux mots cette réduction intéressée et fallacieuse de ce vieux conflit entre un occupant et un occupé à l’épisode du 7 ocotbre 2023, alors que celui-ci prends sa place chrono-logique et logique dans une longue série de violences entrenant un lien évident avec celui-ci. Ainsi, ne serait-ce que pour l’année 2023 avant le 7 octobre, plus de 800 palestiniens avaient été tués par Israël sans que cela n’émeuve personne en occident. Pour nos médias et certains hommes politiques, visiblement, les morts palestiniens n’ont pas la même importance que les morts israéliens). Pourtant, si les mots et l’honnêteté ont un sens, on ne peut pas mettre l’argument du « meurtre de masse » du côté israélien. S’il y a meurtre de masse avec mille deux cents morts du côté israélien, alors, si une vie vaut une vie, comment qualifier le massacre (selon l’estimation de l’administration américaine elle même pas spécialement « islamo-gauchiste ») d’au moins vingt cinq mille personnes (estimation basse et déjà ancienne : jamais dans un conflit on avait tuer autant d’enfants en si peu de temps) ? Il est clair que plus le conflit israélo-palestinien dure, plus Israël se donne le droit d’avoir des réactions monstrueusement disproportionnées et aveugles (les enfants palestiniens sont ils jugés « complices du hamas »?) et de meurtres de masse illégitime sur la population palestinienne, bien loin de la « loi du Talion ». Les mauvais défenseurs d’Israël feraient bien de surveiller leur langage et leur « raisonnement » souvent auto-destructif.
On ne peut pas lanterner les vessies bien longtemps.


 

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